Histoire du vélo
Voici un résumé de l’histoire de la bicyclette. Les explications seront détaillées et enrichies lors des expositions et animations.
L’origine :
C’est en 1817 que Carl baron de Drais, né dans le Grand Duché de Bade en l'actuelle Allemagne, eu l’idée de construire un véhicule en bois à deux roues alignées. On le fait avancer en poussant sur le sol avec ses pieds et avec un "timon conducteur", qui deviendra "gouvernail" puis "guidon", pour le diriger. C’est la fameuse Draisienne que l’on croise couramment de nos jours chevauchée par nos bambins.
Les ancêtres :
On attribue l’invention de la pédale à Pierre et Ernest Michaux, serruriers parisiens, qui en 1861 transforment la machine de Drais en machine à pédaler. Cette affirmation n'est faite que sur témoignagne. Le premier brevet concernant cette invention a été déposé en 1866 aux Etats-unis par Pierre Lallement, français d'origine. Mais ce n’est vraiment qu’à partir de 1867 que le déplacement en vélocipède devint une « mode », grâce en partie à un ambassadeur de choix, le prince impérial, fils de Napoléon III !
Nous sommes au début de l’industrialisation, on pouvait dénombrer plus de 150 constructeurs en 1869 en France. Mais cet engouement s’essoufla à la fin de cette même année pour voir sa quasi-disparition avec l’arrivée de la Guerre de 1870 et de « la Commune ».
La technique évoluant, les roues en bois cerclées de fer du vélocipède sont remplacées par des rayons métalliques en tension avec des bandages en caoutchouc. Le diamètre de la roue avant augmente en même temps que celui de la roue arrière diminue. C’est la naissance du « grand bicycle », appelé grand-bi de nos jours. Nous sommes au début des années 1870. La machine est plus rapide mais reste dangereuse en cas de chute du fait de sa hauteur. L’idée d’un pédalier au milieu des 2 roues est connue mais n’est pas retenue…
Les personnes voulant s’adonner à la pratique du cyclisme mais n’étant pas acrobates n’avaient pas d’autre alternative que d’utiliser les tricycles, qui sont eux beaucoup plus sûrs !
Les premières bicyclettes :
La bicyclette : deux roues de diamètre identiques ou presque et surtout une force motrice fournie par le conducteur grâce à deux pédales entrainant la roue arrière via une chaine ou autre. L’avantage : la démultiplication de la roue arrière (1 tour de pédale = plusieurs tours de roue) permet d’avoir un cycle plus petit que le grand-bi. Pour cette raison, on les nomma « Safety » ou « bicycle de sécurité » en français.
Alexandre Mercier, d’Amiens, déposa en 1843 ( !) le premier brevet d’une bicyclette mais avec des leviers pour l’entrainer, pas encore de mouvement rotatif. En 1868, Meyer et Guilmet auraient construit une bicyclette où la roue arrière était entrainée par une chaine mais aucune preuve ne l’atteste. En 1871, l’italien Viarango de Forville, résident à Nantes en France, imagine et fabrique des cycles semblables à la petite reine avec une transmission par bielles. 1879, l’anglais H. J. Lawson dépose un brevet pour une bicyclette. 1884, le bordelais Georges Juzan en développe une. Mais ce n’est qu’à partir de 1885 que le safety sera construit industriellement avec entre autre l’anglais J.K. Starley et son Rover. La supériorité de ces machines est nettement mise en avant lors des courses : Safety et grands-bi couraient ensemble et les outsiders en bicyclette se retrouvaient aux premières places !
La forme des cadres fut très diverse avant de voir apparaitre à partir de 1889 le cadre « diamant » qui est toujours sur nos routes aujourd’hui.
L’arrivée du pneumatique fut également un progrès de premier ordre. Remercions John Boyd Dunlop pour son brevet sur les boyaux déposé en 1888 et Edouard Michelin pour l’invention du pneumatique démontable en 1891 !
Les polymultipliées ou à changement de vitesses :
Lors des expositions, une question revient très souvent : « De quand date l’invention du dérailleur ? ». Des changements de vitesses ont été inventés au XIXe siècle mais c’est vraiment au début du 20ème siècle que les constructeurs (sûrement sous la pression du Touring Club de France) planchèrent vraiment sur le sujet : ci-dessous, une Hirondelleavec sa rétrodirecte inventée en 1902, qui avec un croisement de chaine avait une vitesse en pédalant dans un sens, et l’autre dans le sens inverse
Magnat-Debon avec une boîte de vitesse à 2 ou 3 rapports
Terrot avec ses bi-chaines, Clément avec ses moyeux à vitesses,
Et que devient notre dérailleur !? Le premier système date de 1895 mais c'est à partir de 1908 qu'il apparait réellement. Ci-dessous, un dérailleur Chemineau
Les « originaux » :
Beaucoup de brevets ont été déposés avec des idées plus ou moins farfelues qui ont vu ou non le jour.
Par exemple, pour pallier la dangerosité du grand-bi, les américains ont inventé en 1880 le Star Bicycle. Il y a toujours la hauteur mais avec ce type de machine, la chute en avant devient peu possible. Remarquez que la transmission de la roue arrière se fait par leviers .
Dans le même genre, Terrot sortit en 1905 la Levocyclette, transmission également par leviers mais avec 5 vitesses. On retrouve ce vélo dans les catalogues à partir de 1907 avec 10 vitesses.
Le cardan a été utilisé en remplacement de la chaine. La maison Marié & Cie fonde la marque L'Acatène Métropole qui utilise ce type de transmission breveté par Malicet & Blin. Avec la modernisation et l’évolution des techniques, nous trouvons aujourd’hui ce type de machine à Bordeaux avec ses vélib !
Les vélos couchés font leur apparition fin du 19ème siècle mais c’est en 1932 que Charles Mochet les met vraiment au point. Du fait des performances exceptionnelles dues à un excellent aérodynamisme, l’union cycliste internationale interdit dès 1934 ces bicyclettes dans les compétitions cyclistes.
1936, ce sont les premiers congés payés… et le retour des triplettes qui furent plus nombreuses au début du même siècle.
Le Vélo et l’armée :
Dès l’invention du vélo, les hommes ont pensé l’utiliser dans l’armée. En effet, il est fort économique face à un cheval.
Un des plus connus est « la pliante Gérard », inventé par un lieutenant (qui devint Capitaine) du même nom. C’est le vélo de nos poilus lors de la « grande ( !) guerre ».
Parabike : Modèle quasiment identique au modèle BSA Airborne qui a été conçu pour être largué par parachute pendant la Seconde Guerre mondiale en donnant plus de mobilité aux soldats quand ils ont atterri.
Au plus fort de la guerre froide, le gouvernement du Danemark a prévu des installations locales de défense civile. Il a été décidé de copier le vieux BSA pliant Parabike pour équiper ces installations dans tout le pays. Environ 500 exemplaires de ce vélo ont été fabriqués.
Les vélos de course :
Au début de la vélocipédie, la comparaison entre un cheval et un vélocipède était très courante. Du coup, fin des années 1860, des courses de vélocipède avec obstacles furent organisées. Le début du cyclocross !
Paris/ Rouen : C’est la première course de ville en ville qui date du 7 novembre 1869 avec comme vainqueur James Moore qui effectua les 123km en 10h45. Avoir le vélo le plus léger possible a toujours été une préoccupation majeure chez les constructeurs de cycles. N’oublions pas que certain grands-bi de course ne dépassaient pas 10kg.
Les systèmes à changement de vitesses furent utilisés assez tardivement sur les vélos de course. Ceci par souci de fiabilité et aussi parce que les coureurs, pensaient-ils, n’en n’avaient pas besoin !!
Notons qu’Henri Desgrange interdisait son utilisation sur le tour de France après la première guerre et ce, jusqu’en 1936 ! Les coureurs n’avaient pas d’autres alternatives que d'inverser la roue arrière de leurs vélos pour pouvoir utiliser les pignons qui se trouvaient de chaque côté du moyeu.
Les vélos utilitaires :
Darry Cowl et son célèbre triporteur, le livreur de journaux, le boulanger, etc., etc… ce type de vélo était fréquemment utilisé lors de nos jeunes années. Rappelez-vous…
Les vélos de nos belles :
L’illustration d’un des premiers journaux vélocipédiques, Le Vélocipède Illustré, représentait une femme chevauchant un vélocipède, avec une écharpe avec l’inscription : Progrès
En effet, le vélo a beaucoup œuvré pour l’émancipation de la femme et c’est le 1er novembre 1868 qu’a eu lieu à Bordeaux la première course de « vélocipédiennes »avec en vainqueur Mademoiselle Julie !
La femme fut souvent mise en exergue à la fin du 19 et début 20ème siècle sur les affiches des constructeurs de cycle.
Les vélos des enfants :
Le Prince impérial, fils de Napoléon III, était un fervent utilisateur de vélocipède qui était à cette époque réservé à une certaine élite. Les gens de « la haute » voyant le prince se mouvoir avec ce drôle d’engin voulurent faire de même. Du coup, cela a beaucoup contribué à son développement.
Il reste peu de très vieilles bicyclettes d’enfants qui étaient destinées aux familles aisées. Elles ont dû résister au temps et aux mauvais traitements !
Les side-car WATSONIAN, de fabrication anglaise, existent depuis 1912. Dans les années 30, la marque en fabriqua pour vélo, idéal pour promener son bambin ! Des modèles à 2 places ont également existé, l’un derrière l’autre ! Dans les virages, le panier reste à l’horizontale alors que le vélo penche.
Tous les vélos en photo peuvent être présentés lors de nos expositions